ROY STUART “THE LOST DOOR”
11 mars 2009. Nous sommes attablĂ©s dans un petit resto indien Ă deux pas du Studio Galande, le cinĂ©ma du cinquiĂšme arrondissement de Paris oĂč je viens de revoir The Lost Door. Son attachĂ©e de presse et un pote Ă lui qui ressemble Ă©trangement Ă Basquiat essaient de nous mĂ©nager un semblant de tĂȘte-Ă -tĂȘte en sâinstallant Ă une table situĂ©e Ă 3 mĂštres de la nĂŽtre. Mais dans un premier temps, vĂ©gĂ©tarien aussi relou quâun droguĂ© en manque, Roy semble dâabord prĂ©occupĂ© par ce quâil va bien pouvoir manger. Je me lance quand mĂȘme. Play. (LE OFF.)
« une dimension oĂč Ă©rotisme et romantisme se confondent »
Bonjour Roy. A la base vous ĂȘtes connu comme photographe Ă©rotique chez Taschen. The Lost Door est votre premier long mĂ©trage. Comment vivez-vous ces premiĂšres sĂ©ances ?
Jâaimerais le voir dans une salle oĂč le son serait meilleur (« Je vais commencer par la soupe de lentilles ») parce quâun film câest moitiĂ© audio moitiĂ© vidĂ©o.
En gros, lâhistoire est celle dâun couple bancal, Alex et Nicole. Elle est bombasse, lui est neuneu. Elle a des envies dâailleurs inavouĂ©es, lui de la retenir alors quâil ne la rend pas heureuse, et elle lui Ă©chappe concrĂštement le jour oĂč elle sâinscrit Ă une Ă©trange Ă©cole de danse. Kristina, la prof, se met Ă la convoiter ardemment, de mĂȘme que Marc, un ami Ă elle. Je mâarrĂȘterai lĂ pour ne pas « spoiler » lâhistoire mais on peut prĂ©ciser quâelle est racontĂ©e en flashback par le personnage de Kristina qui, prĂ©sentement, fait face Ă une jeune psy du nom de Catherine. Comment ce scĂ©nario est-il nĂ© ?
Au dĂ©but câĂ©tait simplement lâhistoire des problĂšmes de couple dâAlex et Nicole. Une histoire assez classique oĂč lui vit un enfer parce quâil est avec une femme trop jolie pour lui. Mais on a trouvĂ© que ce nâĂ©tait pas assez intĂ©ressant. Que ça ne dĂ©collait pas. On a donc changĂ© le scĂ©nario et lâhistoire de ce couple est devenue secondaire.
Mais lâidĂ©e de dĂ©part Ă©tait de faire un film sur les problĂšmes dâun couple ?
Oui (« Quelquâun veut de la soupe piquante ? Câest trĂšs piquant ça ! Jâavais demandĂ© que ce ne soit pas piquant ! »). Parce quâon a beau avoir dĂ©jĂ vu ça 10 000 fois on ressort toujours de ces films en nâayant rien appris. A part peut-ĂȘtre dans les films de Woody Allen mais câest souvent ridicule, les personnages tournent en rond, se mentent et ne trouvent jamais satisfaction. Ăa reste un divertissement, câest drĂŽle.
Vous ne vouliez pas que votre film soit drĂŽle ?
Ce ne serait pas mieux si on continuait de parler de ça aprÚs manger ?
Essayons de faire les deux Ă la fois, non ?
Ok câest absurde mais ok.
Vous vouliez donc faire un film qui apprenne quelque chose sur le thĂšme du couple ?
Oui et au final ce nâest donc pas vraiment un film sur le couple mais un film sur lâamour. Un film qui tente dâexplorer et de comprendre ce quâon appelle lâamour romantique. Un film qui pose les grands problĂšmes de lâhumanitĂ©. Comment vivre en couple ? Comment vivre sans ĂȘtre en couple ? Comment rester dans lâamour romantique ?
Câest pour ça que vous dites, comme je lâai lu quelque part, que The Lost Door est un film sur lâĂ©rotisme plutĂŽt quâun film Ă©rotique ?
Oui, câest une exploration et une rĂ©flexion sur ce quâest lâĂ©rotisme, lâamour, le dĂ©sir, le sexe et comment on passe ou non de lâun Ă lâautre. Au plus bas de lâĂ©chelle on satisfait seulement des besoins physiques et plus lâĂ©rotisme sâaffine plus tu as de chances dâaccĂ©der Ă une autre dimension oĂč lâĂ©rotisme se confond avec lâamour romantique. Ăa devient lâamour. Enfin ce quâon appelle lâamour. AprĂšs câest un problĂšme de mot. Câest pourquoi câest difficile dâen parler et câest pour ça quâil faudrait trouver dâautres maniĂšres de communiquer sur le sujet. Peut-ĂȘtre faudrait-il alors user de la poĂ©sie, du cinĂ©ma ou de la musique.
Il y a dâailleurs tout ça dans votre film, de la musique, des poĂšmes â on y lit Apollinaire, on y cite du Shakespeare â et du théùtre dans des scĂšnes de dialogue en huis clos oĂč les mots claquent comme sur des planches. Et virent parfois au monologue philosophique. Tout ça ne ferait-il pas de The Lost Door une sorte de « poĂšme filmique » ? Un film qui, au-delĂ de sa narration, cherche Ă initier le spectateur en lâemmenant dans un univers quelque peu dĂ©construit, psychĂ©dĂ©lique. Je me rappelle quâEric Briones du site Darkplanneur lâavait qualifiĂ© de « drug trip »âŠ
Oui, il y a de ça mais câest aussi narratif (« On pourrait avoir du pain ! »). Les dialogues sont importants. Il faut une dynamique de dialogues. Quâon entende bien ce qui se dit. Câest dur de crĂ©er ça au cinĂ©ma. Câest plus facile au théùtre car les acteurs sont devant toi, vivants, il y a cette dynamique-lĂ , qui suscite lâattention, lâĂ©coute mais au cinĂ©ma il faut sây prendre dâune autre maniĂšre, il faut rĂ©ussir Ă Ă©mouvoir et enseigner quelque chose dans le mĂȘme temps. En fait mon film câest un peu du Carlos Castaneda.
Carlos Castaneda ?
Oui, un anthropologue amĂ©ricain. Câest un peu du Castaneda au sens oĂč tu nâes pas en train de regarder un prof en train de donner un cours mais oĂč au fond le film que tu regardes tâadresse quand mĂȘme des messages. Tu regardes et tu apprends. Et le film tient des arguments un peu polĂ©miques. Une partie du film dit : « Lâamour câest une drogue ridicule et dangereuse ». Ăa câest le cĂŽtĂ© droit du cerveau nous dit Castaneda, celle qui nous sert Ă survivre, Ă manger. Et une autre dit lâinverse. Câest le cĂŽtĂ© gauche, celui de lâirrationnel, celui qui sert Ă ressentir. Cette partie-lĂ est beaucoup plus subtile.
En effet parce quâen sortant du film question dialogue jâavais surtout en tĂȘte la scĂšne oĂč Marc assĂšne va vision pessimiste de lâamour Ă Nicole. Au final le film donne lâimpression de faire dominer sa vision des choses car personne ne vient vraiment le contredireâŠ
Non (« Je pourrais avoir un thĂ© vert sans sucre ! »), je vois plutĂŽt Marc comme quelquâun qui provoque par plaisir de faire polĂ©mique. Il fait son Platon, il prĂȘche sa vision de lâamour mais en mĂȘme temps il sâen fout un peu. Mais ça discute et lâintĂ©rĂȘt câest quâon apprend de ces deux positions opposĂ©es (« Ce plat câest servi avec des pommes frites ? »)
Cette scÚne entre Marc et Nicole ne serait-elle donc pas la scÚne clé du film ?
Oui, avant on pensait en faire la scĂšne principale du film. Son fil directeur. Mais comme on nâa pas rĂ©ussi Ă en tirer assez de matiĂšre dramaturgique on lâa finalement remplacĂ©e par les scĂšnes dâinterrogatoire entre Catherine et Kristina. Cette scĂšne a donc Ă©tĂ© coupĂ©e pour nâen garder que lâessentiel mais moi je me serais bien vu faire un film sur cette seule discussion. Un peu comme dans Mon dĂźner avec AndrĂ©.
Mon dßner avec André ?
Câest un film de Louis Malle qui date de 1982. Câest deux personnes qui discutent pendant une 1h30 et câest incroyable.
Dans le film une scĂšne mâa fait penser Ă la scĂšne clĂ© sur laquelle se construit Eyes Wide Shut, la fameuse scĂšne oĂč le personnage jouĂ©e par Tom Cruise apprend de la bouche de sa femme jouĂ©e par Nicole Kidman quâelle a dĂ©jĂ fantasmĂ© sur un autre que luiâŠ
Oui, câest la scĂšne oĂč Alex et Nicole sont au lit avec un autre homme qui symbolise son rĂȘve Ă elle â tromper son mari â et son cauchemar Ă lui â ĂȘtre trompĂ© par sa femme. Mais ce qui est marrant quand il voit lâamant de sa femme dans leur lit câest que ça lâĂ©tonne mais quâĂ la fois ça ne lâĂ©tonne pas plus que ça, câest-Ă -dire quâil regarde, interloquĂ©, mais il accepte, il est impuissant face à ça.
Ăa donne une scĂšne grand guignolesque gĂ©niale Ă milles lieux de la scĂšne que Kubrick a tournĂ© avec Tom Cruise oĂč dans le gros plan silencieux sur son visage sans Ă©motion on ressent que quelque chose vient de sâeffondre en luiâŠ
Oui, et jâaime bien cette scĂšne. Elle est trĂšs importante. Câest aussi un peu le sujet dâun film comme Lâenfer oĂč un mec parano suit sa femme partout de peur quâelle le trompe.
Câest aussi un film sur la jalousie ?
Oui, totalement (« Qui a fait Lâenfer ? », demande-t-il Ă Karine â « Chabrol ». « Et câĂ©tait qui lâacteur ? » â « François Cluzet ». « Et elle ? » â « Emmanuelle BĂ©art ») Toi, tu ne manges ?
Si, si. Dites-moi, comment avez-vous casté les acteurs et actrices de The Lost Door ?
Certains comme Kristina et Nicole Ă©taient dĂ©jĂ mes modĂšles en tant que photographe. Dâautres comme Marc et Alex sont des acteurs professionnels.
Aviez-vous une idée précise des physiques que tu voulais pour tel ou tel rÎle ?
Oui, pour Nicole il fallait Ă©videmment quelquâun de superbe, de plus grand que la vie.
La « femme parfaite » comme il est dit dans le film ?
Oui, physiquement. Qui dĂ©borde les sens. Trop puissante pour son mec. Tellement que câen est presque caricatural. En comparaison il Ă©tait important que Catherine, la psy, soit dâune beautĂ© moins Ă©vidente, moins tapageuse et charnelle.
Sa beautĂ© est plus androgyne, plus neutre. Câest le personnage initiatique du film, celui qui symbolise le spectateur⊠Jâai appris quâelle avait dĂ©jĂ jouĂ© sous votre directionâŠ
Oui, quand elle Ă©tait plus jeune elle a jouĂ© dans Giulia, mon premier moyen mĂ©trage produit par Tinto Brass. Câest mon actrice prĂ©fĂ©rĂ©e de The Lost Door. Je voulais faire plus de choses avec elle mais ce nâĂ©tait pas possible. Pour moi câest elle qui joue le mieux. Câest dâelle dont viennent les surprises. Mais Ă la fin Kristina a aussi sorti de bonnes choses : « Câest le sorcier qui mĂšne la danse », ce genre de phrase, câest important.
DâoĂč cette citation de William Blake placĂ©e en exergue du film : « Si le fou persĂ©vĂ©rait dans la folie il rencontrerait la sagesse » ?
Oui, parce que Kristina devient de plus en plus folle. A un moment elle dit Ă la psy : « Sais-tu au moins dans quelle dimension on se trouvait cette nuit-lĂ ? Tu tâapprĂȘtes Ă nous juger mais tu ne sais mĂȘme pas dans quel monde on Ă©tait. On Ă©tait ailleurs. » Câest une question lĂ©gale. Quand quelquâun te lance un couteau si tu as un pistolet et que tu le tues, es-tu coupable ?
Avec ses traits fins et anguleux, ses longs cheveux noirs, ses yeux trĂšs clairs et sa longue silhouette androgyne, Kristina dâun Ăąge un sex-appeal de conte Dracula lesbienâŠ
Il fallait quâelle apparaisse comme quelquâun de fier, de magnifique et de supĂ©rieur Ă tout le monde pour quâon comprenne entre autre son indignation Ă se retrouver en prison. Lâactrice qui lâinterprĂšte à ça parce quâelle est trĂšs grande, trĂšs belle et que ce nâest plus une jeunette. Elle a jouĂ© dans Ne le dis Ă personne de Guillaume Canet.
Vos actrices et vos modĂšles sont-elles des muses pour vous ?
Des fois oui.
Des fois plus ?
Câest un risque et de par son Ăąge et sa beautĂ© Ă©trange câen Ă©tait surtout un avec Kristina. Mais je nâaime pas travailler quâavec des jolies jeunes femmes comme Nicole, jâaime prendre des risques, jâaime le mĂ©lange. Dans le film il y a aussi RĂ©mi Martin. CâĂ©tait bien de voir RĂ©mi Martin. Tu connais RĂ©mi Martin ?
Non.
Câest celui qui joue le rĂŽle du juge. Câest un acteur français. Dans les annĂ©es 90 il Ă©tait beau, il Ă©tait jeune, câĂ©tait le plus prometteur de sa gĂ©nĂ©ration. Jâai bien aimĂ© travailler avec lui.
Comment met-on tous ces acteurs dans lâambiance dâun tel film ?
CâĂ©tait beaucoup de rĂ©pĂ©titions. AprĂšs câest une question de montage. Jâai passĂ© beaucoup de temps sur le montage. The Lost Door câest un peu comme du Godard : un film de montage.
Câest aussi un peu comme du Lynch, non ? Jâimagine quâon vous a parlĂ© de lui, que vous nâavez pas dĂ» y couper car votre film, comme les siens, entremĂȘle sexe, onirisme, noirceur, et quâĂ lâinstar de son dernier, Inland Empire, le vĂŽtre est aussi tournĂ© en camĂ©ra HDV. Avez-vous choisi ce genre dâimages pour leur charge Ă©rotique ?
Oui, parce quâelles ont ce cĂŽtĂ© « vrai ». Dâailleurs dans le film cette illusion est renforcĂ©e par le fait quâon y voit des filles se filmer elles-mĂȘmes. Par contamination ça laisse un peu croire que toutes les autres images du film sont de mĂȘme nature, documentaire. Et oui jâaime Lynch et jâai aimĂ© Inland Empire. Câest un film qui demande beaucoup dâattention comme The Lost Door. Câest un grand luxe de pouvoir faire un tel film sur 3h00. Le mien dure 1h45 mais Ă la base il faisait plus de 3h. Le DVD est intĂ©ressant parce que tu y retrouves cette version-lĂ , en plus des bonus, du making-off, des gaffes, des scĂšnes coupĂ©es
Tel que présenté en salles, le film est-il trÚs différent de sa version de 3h00 ?
Il y a plus de sexe dans la version longue. Parce quâĂ la base jâai travaillĂ© avec un producteur qui voulait beaucoup de sexe et comme jâĂ©tais dâaccord The Lost Door a dĂ©marrĂ© comme un film Ă©rotique. Mais aprĂšs jâai entrevu mieux, je voyais quelque chose avec moins de sexe et comme ça ne lâintĂ©ressait plus je lui ai rendu son fric et jâai fait mon film. AprĂšs jâai dĂ» de nouveau couper des scĂšnes pour que le film ne soit pas interdit au moins de 18 ans.
Vous avez eu du mal Ă couper ?
Oui parce quâencore une fois, comme la musique, ce film est un tout abstrait oĂč chaque chose Ă©tait Ă sa place pour gĂ©nĂ©rer une certaine impression dâensemble oĂč le spectateur pouvait apprendre quelque chose.
Vous nâarrĂȘtez pas de dire quâil y a quelque chose Ă apprendre dans votre film. Avez-vous le sentiment que ses premiers spectateurs ont saisi oĂč tu voulais en venir ?
Oui mais encore une fois ce film câest comme une musique et un poĂšme, tu reçois un ressenti global plus qu’un message prĂ©cis, analysable. Je ne peux donc pas savoir ce que ces gens ont vraiment compris. Et ça renvoie Ă cette mission de l’art qui me plait bien : rappeler aux gens des choses quâils savent sans savoir qu’ils savent. Mais dâune maniĂšre artistique, en restant dans lâĂ©motion. Sans Ă©motion on nây arrive pas. Et lĂ dans le film je crois quâune grande partie de lâĂ©motion vient de la musique.
Elle est de vous ?
Oui, moi avec une violoncelliste.
Vous parlez beaucoup de musique. Avez-vous un rapport privilégié avec elle ?
Jâen ai beaucoup fait avant. Quand je vivais Ă New York jâĂ©tais musicien.
Guitariste ?
Non, moi je jouais du clavier. Comme jâaime beaucoup mĂ©langer poĂ©sie et musique ça me permet de facilement dâaccompagner des lectures de poĂšmes, ce que je fais dans le film.
Quelles furent vos expériences musicales à New York ?
JâĂ©tais dans des groupes pas connus. Mais je suis parti. Il fallait que je quitte New York.
Pourquoi ?
Trop dâagitation, de consumĂ©risme⊠Il me fallait autre chose. Et puis ce nâest pas trĂšs joli New York. Vu dâavion câest superbe, mais dans la rue ce nâest pas joli, mĂȘme si câest plus propre aujourdâhui, tout est trop droit.
Quel genre de musique aimez-vous ?
Jâaime bien le rock, des groupes comme Oasis, The White Stripes, The Dandy Warhols mais dâautres choses aussi comme Philipp Glass.
Et niveau films alors, niveau réalisateurs ?
Alexandre dâOliver Stone, Miami Vice de Michael Mann, No Country For Old Men des frĂšres Cohen, The Assassination of Jesse James dâAndrew Dominik, tout ce quâont fait Ridley Scott et David Lynch… Et Lady Vengeance de Chan-Wook Park. Jâai vu ça au moment oĂč je faisais The Lost Door, ça a Ă©tĂ© trĂšs important.
Jâai appris que vous nâĂ©tiez pas fan des films de Catherine Breillat. Pourquoi ?
Tout. Câest prĂ©tentieux. Câest contre le sexe, trĂšs catholique, trĂšs chrĂ©tien.
Vous, votre film est un peu ésotérique mais pas religieux.
Il est contre les religions. Sinon en livres, jâaime beaucoup Houellebecq. Jâai beaucoup aimĂ© son dernier livre.
Quâest-ce qui vous a plu dans La possibilitĂ© dâune Ăźle ?
Tout. Le film quâil en a tirĂ© nâest pas rĂ©ussi. Ce nâest pas marrant, comme si ce nâĂ©tait pas lui qui lâavait fait. Et on nây apprend rien. Mais dans le livre on apprend des choses, et câest trĂšs drĂŽle, touchant. Il dit que lâamour va nous sauver. Il dit ça au dĂ©but du livre. Il croit toujours en lâamour.
DerriĂšre sa façade de grand dĂ©sabusĂ© se cache un romantique, câest ça qui vous plait ?
Il dit juste Ă sa maniĂšre quâil faut ĂȘtre totalement dĂ©sespĂ©rĂ© pour pouvoir tomber amoureux, ce que dit Marc dans le film. Lâamour romantique provient dâun malheur, dâun mal ĂȘtre et câest cette tentative de rĂ©soudre ce mal ĂȘtre, ce manque qui nous pousse Ă croire en lâautre.
Ce qui est vrai !
Oui, et finalement lâamour câest comme le cinĂ©ma, câest une illusion, tu sais que câen est une, alors parfois elle est bonne et tu peux vivre avec, tu oublies que ce nâest pas vrai… En anglais on parle de willing suspension of disbelief (« Karine, comment on dit ça en français ? ») VoilĂ , la suspension volontaire dâincrĂ©dulitĂ©. Câest ce quâon fait au cinĂ©ma.
De tous les personnages de The Lost Door lequel vous ressemble le plus ?
Je me suis mis un peu partout, si ce nâest dans Nicole ! Parfois je suis Marc.
Sans ĂȘtre aussi provocateur ?
Oui, parce que lui provoque. Il dit par exemple que sâunir Ă une femme câest sâunir Ă un ĂȘtre infĂ©rieur, peu fiable et peu courageux.
Câest le discours dâun artiste mĂ©galo qui se nourrit de lâillusion de pouvoir sâauto-suffire ?
Oui, il y a de ça, et en tant quâartiste je mây reconnais un peu mais il faut ĂȘtre vraiment un ĂȘtre supĂ©rieur pour ne pas ĂȘtre touchĂ© par lâamour. En mĂȘme temps si on y parvient on ne devient plus jaloux et on peut mieux aimer que les gens qui tremblent tout le temps pour un rien.
Il faut un juste milieu.
Il faut arriver Ă ce point-lĂ .
Parlhot is back … avec ses itw toujours aussi schrack’n’roll autant que pointue… longue vie Ă toi et vivement la suite…
morlot
Merci le “K” đ
Je vais me remettre Ă rocker la casbah !
yep! viva el parlhot!
btw c koi comme police que tu utilises (non pas hortefeux)? Ca fait trĂšs classe et lisible comme un vrai journal
Héhé, ton enthousiasme fait plaisir.
Tu demandes la typo de quoi ? Des titres d’articles (y’en a deux diffĂ©rentes) ou du texte courant ?
Bravo pour le changement, c’est vraiment agrĂ©able Ă lire et Ă regarder !
Merci! Ce qui est marrant c’est que le cĂŽtĂ© “Ă©vĂ©nementiel” du retour de Parlhot oblitĂšre presque tout commentaire sur la nature des deux articles actuellement en ligne…
C’est du futura ! (la typo pour juko). Bizarre comme choix d’ailleurs… Je trouve que ça donne un ton trop “dur” et gĂ©omĂ©trique.
Merci de dĂ©gaine la rĂ©ponse avant moi ! Ah bah moi je trouve ça plutĂŽt classe ce cĂŽtĂ© tranchant dans le blanc, ça change, c’est incisif, volontaire.
Personne ne parle de l’article? Seulement le typo?
Oui, mĂȘme toi, Ă©trange non ? đ
bah ouais c’est la faute du futura, (et des nichons) il se fait trop remarquer… reprend ton verdana ou ton arial đ
Monsieur, les consultations sont terminées!
franck ce film est vraiment bien realise
Ăa c’est du commentaire (!)