FEE DU JOLI (NIGEL GODRICH)
3 octobre 2012. 17h. Paris 2e. Le Balto. « Tu ne parleras pas de son travail de producteur ni de Radiohead » me lance, so sorry, Pippa, tour man d’Ultraista, groupe promu comme celui « du producteur de Radiohead, Nigel Godrich ». « Sans dec ? », ai-je envie de dire et c’est en gros ce que je dis mais en anglais donc ça pĂšte moins. LĂ -dessus elle m’annonce que le groupe aura prĂšs d’une heure de retard, encore occupĂ© qu’il est Ă faire ses balances au Silencio oĂč il jouera ce soir, et elle me laisse lĂ parce que j’ai fait « Euh ok », genre c’est un peu abusĂ© ton histoire mais « Ok ». Bref, ça ne se passe pas comme dans un rĂȘve.
Bon, c’Ă©tait Ă prĂ©voir. Ăa attire le chaland avec la rĂ©put’ du gars, mais aprĂšs chut, tabou, pas un mot lĂ -dessus, non pas question de se payer une bonne tranche en le faisant parler de tout ce qui fait qu’on le connait, son statut de dernier grand producteur de la musique pop-rock, ce qui compte vraiment, non s’agit de la jouer petit bras, de rentrer dans le rang en simulant de l’intĂ©rĂȘt pour son projet actuel, enfin dans l’actu, Ultraista donc, soit lui (basse, synthĂ©), l’amĂ©ricain Joey Waronker (batterie) et l’anglaise Laura Bettinson (chant). Groupe qui montre (scoop) qu’un grand producteur n’est pas toujours un grand songwriter.
« Ultraista, la rĂ©crĂ© Ă©lectro-pop de Nigel Godrich » titrera StĂ©phane Davet, le journaliste du Monde qui passera aprĂšs moi. C’est clair, ce qui se joue lĂ ne prĂȘte pas Ă consĂ©quence. Tout au long de ces 10 plages homogĂšnes, une jeune chanteuse au look de Petit Poney pose sa voix de nymphette sur des tapis sonores exotico-anxiogĂšnes saupoudrĂ©s d’afrobeat et d’effets de chausse-trapes (coucou Radiohead ?). C’est joliment stratifiĂ©, caressant, mais ça ne va nulle part, pĂšche par excĂšs de trip-hop (l’anti kraut de Beak ?). Ce que confirmera le showcase bobo du soir devant trois pelĂ©s dont SĂ©bastien Schuller et Nicolas Godin de Air.
En mĂȘme temps est-ce si surprenant que Godrich ne soit pas un songwriter ? Je veux dire est-il dĂ©jĂ un grand producteur ? Je veux dire ça veut dire quoi ĂȘtre un grand producteur ? Un dĂ©miurge ? Non, sĂ©rieux, oui, il a travaillĂ© sur tous les Radiohead depuis Ok Computer et produit ou mixĂ© d’autres albums que j’aime beaucoup comme Up de REM, The Man Who de Travis, Absent Friends de Divine Comedy, Talkie Walkie d’Air, ok, ok, trĂšs bien, mais si on le sĂ©pare deux secondes de Radiohead, qui semble un cas Ă part, une pure symbiose, et qu’on se penche plus prĂ©cisĂ©ment sur ce qu’il a fait « en dehors », qu’est-ce qui pĂšse ?
C’est ce qu’a fait un certain Mendochat. Sur radiohead.fr il a publiĂ© « Nigel Godrich ou lâarnaque sonique », un long article oĂč il dĂ©clare que « si on va au-delĂ du name-dropping et quâon sâattache Ă une certaine grille de lecture » on s’aperçoit que celui qu’on nomme « le producteur de Radiohead » ne transforme pas tout ce qu’il touche en or « mais plutĂŽt en pierre. » Ce qu’il dit de sa collaboration sur le premier album de Charlotte Gainsbourg (« name-dropping pour faire saliver les bobos », « album vide », « super lisse »…) illustre ce qu’il appelle sa « grille de lecture ». Et, partant de ce constat, il dĂ©taille au cas par cas.
Pavement, Terror Twilight (1999) : « Câest effectivement bien produit, lâalbum est lisse et rien ne semble dĂ©pareiller lâensemble sauf que… Sauf que hĂ© on parle de Pavement lĂ ! Pavement, c’est lâaspĂ©ritĂ© mĂ©lodique toute puissante, c’est la dĂ©construction permanente, c’est cette sensation bancale que ça ne retombera jamais sur ses pieds mais si, mais non, mais presque ! (…) Câest Candy chez les vikings, le jogging avec la paire de DocMartens. Les compositions sont lĂ , comme d’hab, mais passĂ©es Ă la machine Ă laver, au sĂšche-linge et mamie a tout repassĂ© avant de plier le linge. » Fin : « Pavement ne sâen relĂšvera pas. »Â
Beta Band, Heroes to Zeros (2004) : « Il a voulu les parer des ors et du faste de la grosse production façon artillerie du IIIe Reich. Mauvais diagnostic. Le Beta Band nâest plus que lâombre de lui-mĂȘme. Incapable de maitriser la fougue et la crĂ©ativitĂ© de ce groupe hors du commun, câest peu dire que lâalbum déçoit. La tentative de conjuguer le joyeux bordel des premiers EPs avec une puissance sonore est ratĂ©e. Lâimmense collage ne marche pas. Les mĂ©lodies tombent Ă plat. Un vrai ratage, tant sur le plan artistique que commercial. (…) LâĂ©chec le plus cuisant de Nigel Godrich. » Fin : « Le Beta Band ne sâen relĂšvera pas. »
Beck, Sea Change (2002) : « J’apprĂ©cie la direction artistique du disque, qui est plutĂŽt bon si on se sort de la tĂȘte les prĂ©cĂ©dents albums complĂštement allumĂ©s du gars. On y dĂ©cĂšle la patte de Godrich et si beaucoup lui reprochĂšrent dâavoir tuer la folie de Beck, je ne lui imputerais pas ces faits. Le gĂ©nie de Beck s’est Ă©puisĂ© mais lâensemble nâest pas dĂ©nuĂ© dâintĂ©rĂȘt et si il y a une chose quâon ne peut pas reprocher Ă Beck, câest de sâenfermer dans la redite (enfin, Ă cette Ă©poque). » Mais le suivant, The Information « ne relĂšvera pas le niveau. Et Nigel Godrich non plus. » Et lĂ aussi : fin, de leur collaboration tout du moins.
Tout ça pour dire que contrairement Ă ce que son nom et son imbrication dans Radiohead laissent croire, Godrich n’est pas le deus ex machina ni le dĂ©miurge Nip/Tuckien de tous les disques sur lesquels il bosse. Quand l’album dĂ©chire c’est souvent parce que l’artiste dĂ©chire (comme les premiers Beck oĂč Mendochat ne sens « pas lâapport de Nigel Godrich. Beck est un petit gĂ©nie. Il est en pleine bourre. TouchĂ© par la grĂące, il rĂ©ussi un sans faute sur tous ses albums. ») Et quand l’album est mauvais c’est mĂȘme parfois de sa faute parce qu’il a castrĂ© le truc par excĂšs de cartĂ©sianisme, d’instinct de propretĂ© et d’esprit clinique.
C’est ce qui s’est passĂ© en 2001 pour Neil Hannon de Divine Comedy. « Regeneration Ă©tait un disque compliquĂ©, m’a-t-il dit 9 ans plus tard. J’ai essayĂ© de faire un truc et ça n’a pas vraiment marchĂ©… Je veux dire j’ai aimĂ© traĂźner avec Nigel, c’est un bon ami, et j’ai aimĂ© faire l’album avec lui, c’est moi qui lui avait demandĂ© et heureusement ça l’intĂ©ressait mais en fin de compte je me suis senti frustrĂ© parce que je suis restĂ© avec plein d’idĂ©es bien dĂ©finies en tĂȘte et plus que celles d’un autre c’est elles que je voulais concrĂ©tiser. Donc ce n’est pas de sa faute, je n’avais juste pas besoin d’un producteur. C’est la vie ! »
C’est un peu aussi ce qui s’est passĂ© avec Air. Il les a produit Ă l’Ă©poque de Talkie Walkie et Pocket Symphony. C’est le moment ou le duo entame la seconde partie de sa carriĂšre. AprĂšs Moon Safari et The Virgin Suicides, deux super disques, en 2001 les français ont sorti leur chef dâĆuvre, 10 000 Hz Legend, leur album le plus maladif, Pink Floydesque et, pour tout dire, proche d’un truc massif Ă la Ok Computer. Deux ans auparavant ils ont d’ailleurs sorti leur Meeting People is Easy :Eating Sleeping Waiting And Playing. Et hop Nigel arrive et ils tombent dans le bibelot Habitat et les feuilles de papier Lotus. Godrich, fĂ©e du jolie ?
Disons que le « producteur de Radiohead » n’est ni un vrai visionnaire ni un type trĂšs rock, juste un gars qui se voit toujours en fan (et fan de Joni Mitchell) et qui continue d’essayer de faire le lien entre ce qu’il aime et ce qu’il fait, et plus Ă l’aise avec de gentils Ă©cossais (Radiohead Ă part, sa plus longue collaboration reste Travis, « an extraordinary band for ordinary people », comme ils disent eux-mĂȘme, dont il a produit les trois meilleurs albums) qu’avec des pin-up de NYC (les Strokes l’ont virĂ© aprĂšs l’avoir essayĂ© sur Room On Fire). Nigel Godrich, le mec normal qu’il fallait Ă un groupe (par)anormal. « I’ll be your mirror » ?
« Les forces qui composent Radiohead nâont besoin de personne pour dĂ©cider de la marche Ă suivre pour crĂ©er leur univers, juge Mendochat. Ils ont juste besoin de quelquâun derriĂšre la console. Radiohead a beaucoup Ă©voluĂ© et ce sans changer de line-up ou de producteur. (…) Sur son travail avec Radiohead, Godrich a dĂ©clarĂ© un jour, de mĂ©moire : « le boulot de producteur consiste essentiellement Ă mettre le groupe dans les conditions optimum pour pouvoir crĂ©er et enregistrer, ça passe par le soucis du dĂ©tail et plein de petites attentions et si ça doit passer par une tasse de cafĂ© ou par un massage, il faut le faire ». » Who else ?
« Il nây a pas de patte Godrich, ajoute The Blue Goose en rĂ©ponse Ă l’article de Mendocha. Car quel lien sonique entre tous les albums quâil a produit ?! On ne peut pas le comparer Ă des producteurs de la trempe de Danger Mouse ou de Steve Albini. Je pense que câest juste un trĂšs bon manager de studio (…) AprĂšs beaucoup de musiciens ont Ă©tĂ© si impressionnĂ©s par OK Computer quâils ont embauchĂ© Nigel Godrich pour avoir le mĂȘme succĂšs artistique. Seulement ça nâa quasiment jamais marchĂ© parce qu’il simplement un honnĂȘte ingĂ©nieur du son qui a eu la chance de sympathiser avec un grand groupe, ni plus ni moins. » CQFD ?
Oui, le producteur de Radiohead n’existe pas ! Au sens oĂč Nigel n’a pas sur eux l’emprise qu’un producteur avait avant sur un groupe. Ce titre de « producteur » est donc un mythe, un mythe de journalistes, un abus de langage, faute de savoir ce qui se cache derriĂšre et d’avoir d’autres mots pour dire ce qu’on ignore. Et oui, Nigel Godrich est leur « mirror ». D’ailleurs lors d’une entretien vidĂ©o de mars dernier pour Austin City Limits, c’est ce mot qu’aura Yorke pour qualifier son rĂŽle dans le groupe (« et un bon ingĂ©-son » complĂštera, diplomate, le guitariste O’Brien). Godrich est donc leur homme Ă tout(ou) faire, en retrait.
Oui, parce « quâon ne sây trompe pas, prĂ©cise Jean-Daniel Beauvallet des Inrockuptibles. Godrich nâest pas lâhomme qui fit entrer lâelectronica et le jazz libre dans le vocabulaire de Radiohead. » C’est l’inverse, en montant tout jeune dans ce bateau, par capillaritĂ© et compagnonnage, il s’est formĂ© au contact de l’Ă©quipage. S’ils ne l’avaient pas embarquĂ©, Nigel aurait fait de la dance ! AprĂšs avoir quittĂ© le studio qui lui permis d’ĂȘtre assistant sur The Bends, il voulait monter son propre studio avec ses ex collĂšgues (et futurs Zero 7) Henry Binns et Sam Hardaker, pour ĂȘtre « peinard Ă faire de la dance dans [s]on studio. »
Le premier a l’en avoir empĂȘchĂ© est Bernard Butler, le guitariste originel de Suede. En 95, il a fait un disque avec un chanteur anglais inconnu de mes services (David McAlmont). Pour l’enregistrement et le mix, il appelle Nigel, qui se rappelle : « Bernard le produisait et il a beau ne pas ĂȘtre un homme de studio, il est trĂšs talentueux, il savait ce qu’il voulait. Avec lui j’ai appris qu’il faut toujours aller plus loin, s’aventurer. C’est une des choses que je regrette dans la musique actuelle : elle est si sage qu’elle n’a plus de caractĂšre. C’est bien quand quelque chose est un peu foufou, bordĂ©lique. » Leçon qu’il oubliera vite…
Merde, ça sert Ă quoi de rencontrer Nigel Godrich si on ne peut pas lui parler de Radiohead et de ses productions ? Au dĂ©part, moi j’Ă©tais tout fou, je me disais : « Mais putain Bester comment as-tu osĂ© envoyer un mail groupĂ© Ă la Gonzai team pour proposer cette interview alors que tu sais bien que je suis L’homme de la situation ? » La preuve : lĂ oĂč les autres chercherons Ă savoir pourquoi c’est finalement plus toi qui t’y colles ou diront que leur taf ne leur permet pas de s’engager sur ça, moi je m’en foutrais (de toi, de mon taf, de tout) et je foncerai. Mais lĂ d’un coup… Bon, il y a bien l’autre larron lĂ , le batteur, Waronker…
Joey donc, 43 ans, fils de (Lenny Waronker, cĂ©lĂšbre pour avoir produit Randy Newman), from L.A., multi-instrumentiste, batteur de live et de session pour Air, REM, Elliott Smith, Leonard Cohen, M83… qui a produit Other Lives, Lisa Germano, Eels… qui a rencontrĂ© Nigel en 98 sur Mutations de Beck (« J’ai Ă©tĂ© impressionnĂ© par sa technique, mais surtout parce qu’il prĂ©fĂ©rait l’expĂ©rimentation Ă la dĂ©monstration », confiera Godrich)… qui a intĂ©grĂ© Atoms for Peace, le nouveau groupe de Thom Yorke (album prĂ©vu pour le printemps 2013) avec Godrich, Flea (le bassiste des Red Hot) et Mauro Refosco (percussionniste brĂ©silien).
Pas rien le pedigree de ce gars, en tous cas plus intĂ©ressant que celui de Laura Bettinson, 24 ans, jeune et jolie chanteuse repĂ©rĂ©e dans un pub et comparĂ©e Ă un mix de Lily Allen, Alsion Goldfrapp et Bat for Lashes pour son projet « Girls. Beats. Bass. » intitulĂ© FEMME. Elle ferait passer Nathalie Imbrugila (copine de Nigel quand il produisait Left of the Middle) pour Courtney Love (Ă se demander si Laura n’est pas juste sa nouvelle target…). Donc oui, bon, je pourrais tout Ă fait bricoler une discussion Taboo sans prononcer le mot Radiohead et le mot producteur mais pfff… Une heure Ă attendre seul et il fait froid, pleut, flemme…
Je n’ai pas tout lu (loin de lĂ !) mais je tiens Ă prĂ©ciser que Godrich n’a fait que MIXER Absent friends (un chef-d’oeuvre) : c’est Regeneration (euh… moins un chef-d’oeuvre!) qu’il a produit (tout salopĂ©, oui!!!), incorporant dĂšs que possible aux chansons parfois un peu « laisser-allĂ©es » du sieur Hannon ses chuintements intempestifs en crescendo, ces machins-trucs inutiles que j’associe Ă ce que je nommerais la « premiĂšre maniĂšre Godiche » (certains Travis, un peu du Beck de Mutations, beaucoup trop du Divine Comedy de Regeneration, donc!).
La seconde (Ă compter en gros du Talkie walkie de Air, mĂȘme si cela s’est aggravĂ© sur Pocket symphony), est celle dite de la « froideur plastique ». JE ne vais pas dĂ©velopper.
Et Godrich a oeuvrĂ© aussi (mixage, co-prod. sur une petite partie des chansons) sur l’excellent Do you still feel? de Jason Falkner (sans doute impressionnĂ© par Ok computer, lui qui n’avait eu besoin de personne sur son premier album).
La question que je pose pour finir est celle-ci, en lien avec ma derniĂšre remarque : que donnerait un disque AUTOPRODUIT de Radiohead? A en croire ce que j’ai pu entendre notamment de leurs prestations scĂ©niques, pas grand-chose (j’aime conclure de cette maniĂšre ;-))…
C’est vrai qu’Absent Friends est bien meilleur que Regeneration. D’ailleurs j’ai le premier chez moi alors que le second nada. Oui abus de langage de ma part en effet, il n’a pas produit Absent Friends, juste mixer. Pareil pour Up de REM d’ailleurs. Mea culpa !
A propos de Air, je ne sais pas toi, mais malgrĂ© son petit cĂŽtĂ© Air Wick, j’aime Talkie Walkie alors que Pocket Symphony me laisse froid. Je sais pas jusqu’Ă quel point l’Ă©ventuel trip « froideur plastique » du Nigel (un gros coup de Gel oui !) y est pour quelque chose mais ce serait intĂ©ressant de le savoir.
Un disque autoproduit de Radiohead serait effectivement intéressant à entendre.
Mais je vois pas le lien que tu fais lĂ avec leurs concerts. Leurs concerts ne sont pas autoproduits, loin de lĂ , et aussi ils sont loin d’ĂȘtre mauvais (j’aime conclure lĂ -dessus en sachant que ça sert absolument Ă rien de dire ça vu que tu n’aimes pas Radiohead ahah !).
Mitou, j’aime beaucoup Talkie walkie, bien qu’il soit produit par Tu-Sais-Qui đ Pocket symphony, clairement le dĂ©but de la fin. Je te renvoie Ă ma critique de ce petit fiasco (pub Ă©hontĂ©e!) : http://swindon.magicrpm.com/240871/AIR-Pocket-symphony/
Quand je parlais des concerts de Tu-Sais-Quoi, c’Ă©tait pour le cĂŽtĂ© « livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes », sans Tu-Sais-Qui aux manettes. Ce que j’ai vu de leurs rĂ©centes prestations, sur YouTube, m’a paru… piteux. Tout! La hum… « voix », les deux guitaristes (pourquoi?), les deux batteurs (POURQUOI? On croirait qu’il n’y en a qu’un, et manchot encore, ou alors une boĂźte Ă rythmes bloquĂ©e sur le rĂ©glage « syncope »). Un ami (et fan) prĂ©sent au concert de Strasbourg a constatĂ© aussi un certain manque de tenue, vocale en particulier đ
J’arrĂȘte lĂ car je sais que ce que j’Ă©cris ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd mais de quelqu’un qui aime Radiohead đ
Je vais aller lire ta pub JM đ
Air, fini ? Je sais pas, perso j’aime LOVE2, vraiment, je trouve qu’il a une belle ampleur et luxuriance mĂ©lodique ce disque.
Pour les derniers concerts de Radiohead bah faudrait que je vois ça pour te rĂ©pondre, peut-ĂȘtre que je serai d’accord, qui sait ?
Tu sais, en Ă©coutant Pocket Symphony on se rend juste compte que mĂ©lodiquement c’est plat.
Je veux dire y’a juste une panne de songwriting sur ce disque, d’inspiration, et ça le producteur n’y peut rien.
Ne faisons pas de Nigel Godrich la prototypale Yoko Ono soi-disant responsable de tuer dans l’oeuf nos chers petits gĂ©nies pop !
Re-pub Ă©hontĂ©e : tu liras (si tu veux, hein!) ici (http://swindon.magicrpm.com/372229/AIR-Love-2-KINGS-OF-CONVENIENCE-Declaration-of-dependence/) ma critique de Love 2, que j’ai aussi prĂ©fĂ©rĂ© Ă Pocket symphony (pas difficile!). Je n’irai quand mĂȘme pas jusqu’à « luxuriance mĂ©lodique » đ
« Un disque autoproduit de Radiohead serait effectivement intéressant à entendre. »
Bless that.
Je dirai mĂȘme plus : Take That ahhahahah (pas pu m’en empĂȘcher) !
Ouais enfin bon t’as lair de bien aimer ne pas aimer les choses JM.
Mais sĂąche-le, celui qui aime a toujours raison sur celui qui n’aime pas.
VoilĂ c’Ă©tait ma minute Balavoinesque.
…ou produit par Brian Eno ou Flying Lotus ou Daniel DumileMFDoom. Ne soyons pas trop nĂ©gatifs: sans Godrich et son goĂ»t pour la pop (qui se rĂ©vĂšle assez platement dans cet album d’Ultraista que je trouve trĂšs ennuyeux), il y a longtemps que Thom Yorke et Jonny Greenwood seraient partis en vrille: on les aurait retrouvĂ©s Ă 4 pattes au milieu des cĂąbles Ă crĂ©er le bleep atmosphĂ©rique ou une ligne de cordes messiaenesque, mais ils auraient jetĂ© aux orties Karma Police en pensant que c’Ă©tait trop joli pour ĂȘtre honnĂȘte.
Oui, comme toi ValĂ©rie, je pense qu’il leur remet sans doute les pieds sur terre đ
Radiohead s’auto-produit dĂ©jĂ ou presque. C’est en filigrane le contenu de mon message.
L’apport est plus relationnel.
C’est la mĂȘme chose pour Chaos & Creation In The Backyard (qui est une rĂ©ussite). Il a insufflĂ© un Ă©tat d’esprit, une attitude, une mise en condition Ă Macca.
Concernant l’interview, j’aime assez l’esprit de Godrich sur le futur de la musique en rĂ©ponse Ă l’oncle Fester. Un petit cĂŽtĂ© keynĂ©sien dans l’Ăąme :
âLa difficultĂ© nâest pas de comprendre les idĂ©es nouvelles mais dâĂ©chapper aux idĂ©es anciennes qui ont poussĂ© leurs ramifications dans tous les recoins de lâesprit.â
@JM : tu n’as pas compris The King Of Limbs et l’apport de Clive Deamer. Dont acte.
PS : Ăa me fait sourire toutes mes citations. Je suis limite co-auteur de l’article. Je bookmark Ă©videmment.
Salut Mendochat !
Content de te voir par lĂ , ce qui me donne, sans avoir Ă te chercher dans le cyberespace, l’occasion de te remercier pour ton article qui m’a bien plu (puisque j’y ai lu des choses que je pensais et que je n’avais jamais vu Ă©crites jusque-lĂ ) et servi donc (kassdĂ©di !).
Oui je pense comme toi que Godrich les (ac)coach par son Ă©tat d’esprit, comme un gentil chef d’orchestre đ
Bon et JM si y’avait juste The King of Limbs qu’il n’avait pas compris… ahahaha !
HĂ© hĂ©, retour au bon vieux « caresse-mi caresse-moi » entre fans đ
Je n’ai sans doute pas « compris » (ah la la…) The king of limbs et ses prĂ©dĂ©cesseurs. Je ne les ai pas supportĂ©s : c’est l’essentiel, non? (bon, je sais que vous taquinez… Ou pas!)
Et je n’aime pas plus que vous « ne pas aimer les choses », c’est juste que Radiohead accapare 90% de ma capacitĂ© Ă ne pas aimer, musicalement parlant đ Et s’il n’y avait que la musique…
Ouais ici on se branle pas en fait, on se caresse !