ARCADE FIRE « THE SUBURBS »
5 juillet 2010. 14h. Dans le hall du Terrasse Hôtel c’est le branle-bas de combat. Ambiance 24h promo. Gang bang de l’interview promo. Six heures avant leur concert au Casino de Paris c’est là, près de place de Clichy, que Barclay / Universal a convié les journalistes triés sur le volet à rencontrer Arcade Fire pour la sortie de leur troisième album. Éclaté en mille morceaux, le groupe répond donc aux questions plus ou moins inspirées de journalistes ayant plus ou moins écouté leur Suburbs sous le ballet des RP qui veillent au grain. On me conduit à Tim Kingsbury. C’est avec lui que je vais faire mon affaire. J’ai 30 minutes.
J’aurais préféré avoir Régine Chassagne et Win Butler, le couple star du crew rock de Montréal. C’aurait été champagne. Ils sont aussi les songwriters de la bande. Mais ils ont été réservés aux grands ducs de la critique parisienne, de Libé, du Figaro, j’en passe. A la place j’ai donc le bassiste. Canada dry. Je me dis qu’en le secouant un peu je pourrais peut-être en tirer quelque chose. Bon ce n’est pas vraiment ce qu’on me demande. A la base je suis là pour le magazine Trois Couleurs. Ils m’ont commandé une enquête sur ce qu’est devenue la scène rock du coin. Et Tim me semble largement qualifié pour répondre à ça. C’est à la portée de tout le monde. Mais bon dans ces moments-là on en veut toujours plus.
Je repense à ce que je dirai dans mon article, à mon écoute mitigée du disque ; à sa structure de Frankenstein montagneux en 16 tomes ; à sa démarche de squelette de péplum fragmentée entre marche arrière et avant ; à son paternalisme schizo, à une phrase de « We Used To Wait » ; à son atmosphère globalement lugubre, pour ne pas dire morbide ; à cette RP de Barclay qui me disait ne pas avoir encore écouté le disque car « il n’y a que ça pour toute la boîte et un album d’Arcade Fire on a envie de pouvoir se poser pour l’écouter ».
Je repense à la blancheur médicale de « ça » où j’ai découvert le disque 4 heures plus tôt, enfermé dans une petite pièce impersonnelle du label ; à celle monacale-pachydermique du Panthéon, croisé en chemin ; à cette phrase gravée tout en haut de son fronton : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante. » ; à celle du photographe Reza, croisée un peu plus tard sur le mur de la station Luxembourg : « Au-delà des frontières de la diversité culturelle, mes images tentent de raconter l’histoire de notre famille humaine, le combat de femmes, d’hommes et d’enfants vers une destinée commune : un monde plus juste. » Toutes deux me laissent songeur. Tout comme ce Suburbs : gros flop ou slow burn ?
Près d’un an après, fort d’un Grammy Award du « meilleur album de l’année » remporté le 13 février 2011 à la barbe de Lady Gaga, d’Eminem et de Katy Perry, l’album ressortira en édition « deluxe ». Qui dit « deluxe » dit morceaux réédités dans des versions plus longues, deux inédits (« Speaking in Tongues » avec l’ex Talking Head David Byrne ; « Culture War ») et un DVD contenant plusieurs courts-métrage produits par Spike Jones. Le 28 juin le groupe sera même de retour en concert à Paris (Zénith) et le 2 juillet à Arras (Main Square Festival).
En attendant ce burps du Suburbs, les sept membres d’Arcade Fire continuent de répondre aux interviews comme des chauds lutins dans le salon du Terrasse Hotel et on me dit que je n’ai plus que 20 minutes avec Tim car « finalement c’est plus speed que prévu ». Discussion sur l’endroit où se poser pour avoir du calme vu que c’est plein de gens qui jactent partout. Moins 3 minutes. Affable, sympa, Tim salut, suit, s’installe. On ne boit rien, pas le temps.
« Nous, les U2 de Montréal ? »
Bonjour Tim. Avant toutes choses je tiens à te préciser que j’ai bien écouté votre nouvel album en entier. Bon, je ne l’ai écouté qu’une fois il n’y a pas plus tard que ce matin mais vue la rapidité dans laquelle on nous force de travailler je ne sais même pas si tout le monde peut en dire autant.
Ah ok.
Ma première remarque – je pense que ça a frappé tout le monde, rendant toute première écoute clairement insuffisante – porte sur la durée The Suburbs (les banlieues, en V.F). Le disque est étonnamment long. Vos deux précédents duraient 47 minutes pour 10-11 morceaux. Là on culmine à 1h04 pour 16 morceaux. Qu’est-ce qu’il vous a pris ?
On avait juste beaucoup de chansons.
Mais était-ce pour autant nécessaire de tout caser sur un disque ?
Oui, parce que pour nous elles font corps ensemble.
Ne penses-tu pas que ce soit trop long et morcelé pour l’auditeur ?
Non, je veux dire : je n’attends pas que tout le monde s’asseye et écoute le disque de A à Z à chaque fois. Mais pour moi tout cela fait sens de A à Z.
Votre label (Merge Records) n’a-t-il pas flippé en découvrant la nature de ce disque ?
Non, et ils ne sont pas intervenus. Sinon on ne serait plus avec eux (rires) !
Chacun son taf : vous faites les disques, eux les distribuent ?
C’est ça.
A ce propos, quel est le tien dans Arcade Fire ? Je veux dire, on sait que sur scène tu joues tantôt de la guitare, de la basse et des claviers, mais qu’apportes-tu durant la phase d’écriture des morceaux ?
Ça dépend des morceaux. Parce que ce qui se passe c’est que Win et Régine apportent les trames des chansons et c’est ce n’est que là qu’on se met à travailler dessus en groupe. Chacun y propose alors des choses en fonction de son feeling ou de ses instruments de prédilections. Je ne peux donc pas te dire ce que j’apporte précisément aux morceaux.
Le processus d’écriture de The Suburbs n’a pas été plus ouvert que sur les précédents ?
Non, je dirais que ça c’est quasiment passé comme avant. Mais ce qui différencie surtout ce disque des précédents, notamment de Funeral, c’est qu’on ne jouait pas déjà les chansons live avant de les enregistrer. Là on écrivait un morceau et on allait en enregistrer une première version en studio. Il nous est même arrivé d’écrire des morceaux directement en studio au sens où on ajoutait les arrangements juste après avoir enregistré telle partie du morceau.
Quand avez-vous commencé à composer ce nouvel album ?
Après la tournée Neon Bible on a pris quelques mois de repos et c’est à ce moment-là que Win et Régine ont commencé à plancher sur de nouvelles compos. A la suite de quoi on s’est revu plusieurs fois. Mais l’enregistrement du disque a commencé en mai 2009.
Avez-vous une nouvelle fois enregistré dans The Church, le studio que vous aviez acheté en 2006 en périphérie de Montréal pour y enregistrer Neon Bible ?
Oui, mais pas seulement. On a aussi enregistré à Montréal et un peu à New York.
Durant tout ce temps vous n’avez travaillé qu’avec un seul producteur ?
Oui, avec Markus Dravs. Mais en fait on a presque produit ce disque-ci nous-mêmes. Markus nous a juste aidés, en tant que co-producteur, comme il l’avait déjà fait sur Neon Bible.
C’est-à-dire ?
Dans le groupe on est sept et on a tous plein d’idées. C’est tout le temps : « Faisons ci, faisons ça ! ». Donc voilà, le job de Markus c’est d’absorber le tout et de trancher : « Bon les gars et si on finissait ce disque ? »
Aviez-vous une idée précise du son que vous vouliez avoir sur ce disque ?
Je crois que tout ça s’est fait chanson par chanson. Au bout d’un moment on a fini par se dire : « Hey, c’est comme ça qu’on doit sonner ! » On s’est donc mis à bosser dans ce sens-là et du magma nébuleux des débuts le disque a progressivement émergé.
C’était plus nébuleux que jamais ?
Oui, peut-être, parce qu’on avait tellement de chansons, tellement de directions différentes.
Aviez-vous tout de même à l’esprit qu’il vous fallait fuir le genre de morceaux qui avaient fait le succès de Funeral, qu’il vous fallait un peu réinventer votre style ?
Non, ce n’était pas quelque chose qu’on avait en tête. On était plus occupé à faire ces choses qui nous avait toujours attirées et qu’on ne pouvait pas faire avant, comme explorer les synthés. C’est pour ça qu’il y en a pas mal sur ce nouvel album. Tu sais, pour Funeral et Neon Bible notre vie c’était enregistrement / tournée / enregistrement / tournée. On n’avait pas pu se poser pour emmagasiner de nouvelles idées et évoluer. Après la tournée de Neon Bible on a donc vraiment senti le besoin de faire une pause. On est tous des amis de longue date mais voilà, pendant ce temps-là on a eu besoin de faire chacun nos trucs de note côté.
A l’issue de ce break étais-tu sûr qu’Arcade Fire reprendrait du service ?
Oui. On n’a jamais souhaité arrêter le groupe. On avait juste passé quatre ans à enregistrer et voyager avec les mêmes personnes et comme beaucoup d’entre nous sont mariés on voulait juste passer du temps avec nos compagnes, faire d’autres choses.
Sur ce point-là Win et Régine on a de la chance… !
Oui, ils sont tout le temps collés l’un à l’autre !
Enfin, chance, ça dépend… !
Si, si, ils ont de la chance. Euh et donc pendant que chacun s’affairait dans son coin Will (William Butler, frère de Win, qui joue tour à tour des synthés, de la basse, de la guitare et des percus dans le groupe, nda) s’est par exemple procuré plein de synthés et a commencé à triturer tout ça…
D’où, par exemple, une pop song mi Abba mi Blondie comme « Sprawl II » ?
Oui, celle-là est en effet assez inédite chez Arcade Fire.
A mon sens la grande nouveauté c’est que sur ce disque Arcade Fire apparaît presque comme un groupe de rock classique…
Tu veux dire un groupe rock comme Bachman-Turner Overdrive (rires) ?
Je ne sais pas, je ne connais pas ce groupe (des canadiens blues rock des années 70), en tous cas aujourd’hui vous avez beau être toujours aussi nombreux vous n’avez plus recours au chant choral, aux percussions de fortune (sur des casques, des cloches…) et aux vieux instruments (harpe, accordéon, vielle à roue…), toutes ces choses dans lesquelles on voyait un nouveau groupe et une nouvelle façon d’être en groupe.
Oh, je vois. C’est vrai que comparativement The Suburbs est un disque plus « rock rock ». On n’a plus tout ça ni l’orchestre et le grand orgue qu’on avait sur Neon Bible. Neon Bible fut une sorte de grand chantier, enregistré dans de grands espaces. On ne voulait pas refaire ça. Cette fois je crois qu’on a voulu faire quelque chose qu’on pourrait jouer dans notre salon. Pour que ça reste excitant pour nous car c’est parfois fatiguant de jouer tout le temps de gros hymnes. C’est aussi bien de se réunir pour juste faire de la musique ensemble, comme ça. Donc oui, ça c’était pas mal voulu.
Toi, tu n’as pas changé d’instrument ?
Non, je fais de la basse sur près de la moitié de l’album et je fais la guitare sur « Rococo ».
Parlons de « Rococo » ! C’est un drôle titre de chanson ! J’ai essayé de comprendre ce qu’y chantait Win. Ne dit-il pas quelque chose comme : « Allons faire un tour en ville, parler aux jeunes d’aujourd’hui, qui chantent : « Rococo, rococo, rococo » » ?
Oui (rires) ! Ses paroles laissent le champ libre à l’interprétation mais oui, rococo c’est un terme qui qualifie quelque chose de baroque, de sophistiqué, de complexe…
Mais qu’est-ce qui est complexe ? Les jeunes ?
Oui, en un sens. Je veux dire, aujourd’hui on vit dans un monde très complexe, ne serait que pour ça (il montre le dictaphone mp3 et le téléphone portable que j’ai posés sur la table pour enregistrer ses propos, nda) et je pense que dans ce monde les jeunes manque parfois de repères. Donc oui je pense que d’une certaine façon cette chanson parle des jeunes.
Dans ce disque Win parle beaucoup des « kids »…
Oui, mais je ne pense pas que ce soit nouveau chez lui. Il en parlait déjà sur les premiers disques d’Arcade Fire (sorti en 2003 leur premier EP s’intitulait Us Kids Know, nda).
C’est son côté Michael Jackson !
Oui, en un sens.
Enfin, je ne parlais pas de… (rires) !
Non, non, non. Je vois ce que tu veux dire.
Vos titres d’albums sont souvent l’expression du thème que vous y développer. Funeral avait été nommé ainsi en hommage aux décès qui avaient frappé votre entourage. Neon Bible pour illustrer l’idée d’un regard critique sur l’Amérique de l’après 11 septembre. Pourquoi avoir placé ce nouvel album sous le signe des « banlieues » ?
Ça vient de cette chanson qu’on a écrite, « The Suburbs ». C’est la première qu’on a écrit pour ce disque, elle a toujours porté ce titre et à mesure que les autres chansons nous venaient on s’est aperçu qu’elles tournaient souvent autour de ce thème des banlieues. On avait deux autres idées de titre mais celui-ci s’est finalement imposé à nous parce qu’il nous donnait ce sentiment de tout regrouper.
C’est une référence aux banlieues de Montréal ?
Non. Win et Will ont grandi au Texas, dans une banlieue de Houston appelée The Woodlands et je crois que Win avait ça en tête quand il écrivait ces morceaux. Après je pense que toutes les banlieues se ressemblent un peu, que tu sois en Amérique du Nord ou en Europe.
La banlieue c’est un territoire, quelque chose de solide, d’ancré… en opposition aux nouvelles technologies que tu évoquais tout à l’heure ?
Oui, oui, oui, en quelque sorte. Et ce n’est pas vraiment quelque chose dont les gens parlent, ou que l’art a l’habitude d’aborder. Enfin si, je suis sûr que ça a déjà été fait, mais peu. Et voilà, ce thème-là nous plaisait.
« Les banlieues » c’est un titre étrange pour le troisième album d’un groupe dans votre position ?
Pourquoi ?
Ces dernières années vous avez vendu des millions de disques, tourné dans le monde entier. Vous arrivez au stade du troisième album, celui qui distingue en général les groupes qui sont là pour rester de ceux dont on n’entendra plus parler et paf vous sortez un disque qui ne parle que d’enfance et de banlieues comme si vous vouliez dégonfler tout ça, revenir à un certain anonymat, tu vois ?
Ah, intéressant ! Je n’y avais pas pensé. (Silence.) Oui, oui, oui, tu as peut-être raison (rires) !
Je ne sais pas ! Mais vous êtes vite devenu une sorte de « U2 made in Montréal » tout en restant assez jeune et indépendant. C’est assez schizophrénique. Devenir les U2 de la génération Pitchfork vous ferait-il peur ?
Oui, on était conscient de ça durant l’enregistrement de l’album. Je veux dire, je ne pense que ça nous intéresse de devenir le plus grand groupe de rock du monde. Chacun de nous te le dira.
D’un côté ça permet de s’adresser à un large public, ce que fait Win et il semble aimer.
Oui, oui, oui, je pense que c’est le cas. Mais ce que Win exprime dans ce disque vaut pour chaque membre du groupe. D’une certaine manière, on a tous grandi en banlieue. Comme des millions de gens. Et je pense que culturellement ça se ressent…
Dans votre imaginaire ?
Oui, et dans notre vision du monde.
Arcade Fire a donné des concerts de soutient à Barack Obama durant sa campagne présidentielle. Que penses-tu de ce mélange politique / musique ?
Moi je suis canadien (rires) ! C’était une idée de Win et de Will qui, comme je te le disais, sont tous deux américains. Mais, comment dire, avec Bush les choses allaient si mal que j’ai juste vu ça comme l’opportunité de faire un petit truc pour essayer de changer ça. C’est mon point de vue. Et je suis content qu’Obama ait gagné les élections.
Avec tout le manichéisme et l’héroïsme que ça véhicule quelque soit son camp, soutenir un politicien n’est pas le meilleur moyen de lutter contre le syndrome Bono !
Mais je ne pense pas qu’on apparaisse comme Bono…
Bruce Springsteen alors !
Peut-être, mais je veux dire, ça ne m’inquiète pas, je ne pense pas qu’on trahisse quoique ce soit en faisant ça. On sait ce qu’on fait. Pour nous ça fait sens.
Ok. Comment vois-tu l’impact de votre succès sur la scène rock de Montréal ?
Je ne sais pas. Montréal n’est pas vraiment une grande ville. Pour moi ça reste l’endroit où tu sors pour prendre un café et où tu croises plein de groupes. Et puis bon, ce n’est pas comme si on avait écumé chaque recoin de la ville.
Tu veux dire qu’Arcade Fire n’est pas ce groupe messianique qui aurait crée le rock montréalais à lui seul !
Non, non, je ne pense pas que nous ayons fait ça (rires) !
Parce qu’après l’explosion de Funeral en 2004 les médias se sont mis à décrire la ville comme le nouvel eldorado rock et on a en effet découvert pas mal de bons groupes montréalais qu’on nous présentait presque comme sorti de la cuisse d’Arcade Fire…
Oui, les médias se sont alors intéressés à ce qui s’y passait mais je crois que ces groupes étaient déjà là !
Par exemple il paraît que le groupe Wolf Parade s’est crée grâce à vous, parce qu’un jour il vous manquait une première partie, que l’un de vous en aurait informé le futur songwriter de ce groupe et tac ! Wolf Parade serait donc né ce soir-là. Tu déments ?
Oui, pour leur premier concert on a effectivement partagé la scène avec eux mais ça ne s’est pas vraiment passé comme ça ! A l’époque – ça devait être en 2002, quelque chose comme ça – on en était vraiment à nos balbutiements. D’ailleurs on n’était pas la tête d’affiche, on ouvrait pour un groupe belge ou français qui s’appelait Melon Galia. (C’était un groupe belge. D’ailleurs aujourd’hui en guise de photo de profil de leur Myspace moribond depuis des lustres ils ont laissé l’affiche de ce concert. On y voit clairement leur nom en gros et en petit juste en dessous celui de « Arcade Fire + invités ». La date : 12 avril 2003. Nda).
Cet engouement pour le rock montréalais a-t-il changé la ville ?
Un peu, oui. Je veux dire, avant Arcade Fire, si chacun de nous s’est installé à Montréal pour faire de la musique c’est que c’était le bon endroit pour faire ça. Il y a 10 ans la vie n’était pas chère. Depuis elle a augmenté car entre temps beaucoup de gens s’y sont installés, notamment plein de promoteurs indépendants, qui travaillent durs. Mais la vie y reste quand même moins chère qu’à Paris. Et puis culturellement il s’y passe plein de trucs, des salles de concerts se sont ouvertes – heureusement car à mon arrivée il n’y avait que deux endroits où jouer – c’est beau, il y a des montagnes. Tout ça en fait une ville très agréable à vivre.
En 2005 Efrim Menuck du label Constellation m’avait dit qu’avec la hausse des loyers ils devraient bientôt quitter leur studio à l’Hotel2Tango. Cinq ans après qu’en est-il ?
Ils louaient ce lieu depuis longtemps. Ils ont dû le quitter. Maintenant les bureaux de Constellation et l’Hotel2Tango ne sont plus qu’un seul et même lieu.
Êtes-vous en contact avec eux ?
Oui, on a enregistré notre premier disque à l’Hotel2Tango et on est toujours amis.
Au-delà de la musique Arcade Fire a toujours maintenu une grande interactivité avec ses fans par l’intermédiaire d’artwork soignés et de clips surprenants pour proposer une expérience « globale ». Là-dessus que nous réserve The Suburbs ?
On attache effectivement beaucoup d’importance à la dimension visuelle de nos disques. Là je pense qu’une partie de ce travail va être lié au fait que ce disque comporte 16 chansons. Quand tu déplieras le livret tu auras plein de choses en rapport à tout ça. Je ne sais pas si tu en as entendu parler mais au départ on avait pensé sortir le disque avec 8 couvertures différentes, tirées en édition limitée mais bon ça s’est avéré trop compliqué (rires) !
Quelle est l’idée qui a mené à l’actuelle pochette d’album qu’on voit sur votre site ?
Je crois que l’idée c’était de réussir à communiquer l’idée de banlieue. Un ami est allé à New-Dallas, il a roulé dans les environs de cette banlieue en prenant plein de photos de maisons, et il en a tiré cette photo. Avec cette vieille voiture je pense qu’on arrive assez bien à véhiculer l’idée d’une banlieue des années 50.
Oui, on dirait un écho au « In The Backseat » qui clôturait Funeral, mais avec un petit côté cinéma, drive-in…
Exactement, c’est ça ! C’est genre « Hop, prenons la caisse et en route pour le paradis ! »
Arcade Fire, rien de commun avec U2 sur le plan musical (le côté hymne, démesure, épique, je sauve le monde) ? Je ne trouve pas.
Pour moi ils on toujours un Joshua Tree dans le sang.
Mais bon, les goûts, les couleurs…
Merci pour l’invite !
Biz